Tant de questions qui se bousculent. Maintenant qu’elle est sur le point de la revoir, elle n’a qu’une envie, c’est de fuir pour éviter de raconter des parties de son passé qu’elle a envie d’oublier simplement. Mais en même temps, s’il a bien quelqu’un à qui elle peut se confier, c’est bien à la Flamande. Toutefois, elle la sait anxieuse, alors dur choix entre l’oreille attentive et le silence dans lequel il y’aura une liberté d’esprit.
Pour rejoindre la taverne, elle a remis son capuchon histoire de se protéger du froid, bien que depuis le temps qu’elle est dehors, elle ne sent plus rien. L’entrée de la taverne est plutôt sombre, d’ailleurs avec sa cape, on dirait une ombre dans une ombre. Elle laisse sa capuche une nouvelle fois tomber sur ses épaules, presque maladroitement. A cet instant Najoua se rend compte qu’une paire d’yeux la fixe depuis qu’elle a mit un pied dans la bâtisse.
D’abord elle reste interdite, ne la reconnaissant pas tout de suite. Non pas qu’elle ait changé en y regardant de plus près, mais cela fait tellement longtemps, et puis la luminosité est loin d’être idéale. Puis la joie d’être là, dans cette taverne, en sa compagnie, est totale, si bien que la rouquine a du mal à la contenir. Elle arrive tout de même à ne pas lui sauter au cou, ce qui aurait été compliqué puisqu’elle est déjà assise à une table. La rousse opte donc plutôt pour la rejoindre à petits pas, pour s’imprégner de cet instant. Un sourire fend son visage jusqu’aux oreilles, bien qu’elle fasse toujours son possible pour se contenir.
Bonjour Margaux, je suis heureuse de te revoir, je parie que tu n’y croyais plus ! Comment vas-tu ? Et qu’est-ce que tu deviens ?
S’apercevant qu’elle est partie pour devenir un moulin à paroles, elle décide de prendre place pour se calmer un peu. Une chope dans les mains, elle pose ses pupilles vertes sur la Dame Blanche, attendant avec impatience les réponses à ses questions.