D'un retour, suite en taverne

A l'émotion fait place le plaisir de se retrouver en ce lieu. Baile lui a proposé de venir discuter ici.
Elle cherche du regard la place la plus appropriée, pas trop près de la porte, histoire de ne pas subir les courants d'air, mais assez bien placée pour la voir arriver.
Elle a changé melina, moins impulsive, elle sait prendre du recul en rapport aux situations qui la touchent.

Elle va se chercher un verre, puis s'assoit. Tout en le faisant tourner entre ses mains, elle réfléchit à la façon d'aborder le sujet avec la Cap. Elle n'est pas revenue sur un coup de tête, elle a mûrement réfléchi. Sans doute sa rencontre avec Davia à Orléans l'a quelque peu aidé dans sa décision, mais aujourd'hui elle sait ce qu'elle souhaite.
Ne reste plus qu'à en discuter avec Baile. Son regard se porte alors sur la porte.

Elle avait laissé Melina la devancer pour la taverne, prenant le temps de féliciter Manon et Alorine à la garde, leur souhaitant bon courage dans le froid, 'fin surtout Alorine, pour le coup, et leur disant à nouveau combien on comptait sur elles, premiers remparts de la Commanderie, tout ça tout ça.

Assoifée par son discours mi démagogique mi sincère, elle pressa le pas vers la l'oasis qui l'attendait et se commanda une petite bière fraiche, légère entorse à son régime sans alcool. S'asseyant devant Melina, elle ne fit pas dans l'original et alla évidemment droit au but.

Alors Melina? Tu voulais me voir car ton histoire avec l'Orléans est réglée? Pas réglée? Pour autre chose?

Et voilà l'moment crucial est arrivé. Baile entre, s'installe et va droit au but.

Fini d'tergiverser ma fille, faut y aller.

Son regard se porte franchement sur la Cap, une inspiration et...

Avec l'Orléanais, rien n'sera jamais tout à fait terminé, mais les choses ont évolué, m'fin pour moi Cap. J'crois que mon premier passage ic'lieu m'a changé...grâce à vous d'ailleurs.
J'ai r'bondi et aujourd'hui ils doivent faire avec moi. J'vais pas rentrer dans les détails, le but est pas là Cap.
P'tiot sourire, avant de continuer.
Si j'viens vous voir aujourd'hui, c'est parce que ...je...j'voudrais que vous m'accordiez l'droit de réintégrer la place que j'avais quand j'suis partie.
Savez j'ai bien réfléchi, et j'ai beau tourner et r'tourner, en moi j'ai toujours c't'idéal. J'veux d'venir une Blanche.

La Baile avala une gorgée de son insipide bière, et lorsqu'elle posa le verre sur la table, son regard était grave. Parce que devenir Blanche était un engagement grave, au sens d'important, et qu'il n'engageait pas que la personne qui en faisait la demande.

J'entends ton désir, Melina. D'ailleurs je l'ai toujours entendu. Mais il faut que tu saches deux choses, qui sont liées forcément. D'une part, tu ne peux réintégrer la Commanderie une fleur au bout du sabre, puisque si tu en es partie, c'est bien pour des raisons de soucis judiciaires avec ta province d'origine. D'autre part, et c'est la conséquence logique, il va bien te falloir entrer dans les détails si tu veux convaincre le Conseil, dont je ne suis qu'une représentante aujourd'hui, que tu seras bien un atout pour l'Ordre et non une éventuelle source de problèmes.

Elle finit par sourire à la jeune femme, pour lui faire comprendre si besoin en était que ces mots à elle ne portaient aucun jugement, mais que la capitaine de l'Ecu vert était plus qu'ancrée dans la réalité, réalité qu'elle n'occultait jamais et affronterait toujours, quelles qu'en fussent les conséquences.

Alors donc, veux-tu bien me dire ce qu'il en est résulté du procès que ce Duché t'a intenté?

Elle écoute la Cap avec attention. Elle comprend tout à fait les interrogations qu'elle porte.
Elle prend une inspiration, son regard est déterminé.

Il n'y a jamais eu d'procès Cap' pour c't'histoire de poste d'huissier dont ils m'ont obligé à démissionner et que j'n'avais pu prendre. Sans doute n'y en aura-t-il jamais.
Après c't'est vrai qu'il y a eu c't'histoire de taxes d' tavernes, ils m'ont r'connu coupable, j'ai payé la dette que j'devais et j'ai fait appel en Cour d'appel, appel accepté.
Elle continue sur la même lancée voulant être claire à son sujet.
Savez j'en suis même retournée à l'état d'roturière. Pas par choix, mais parce que leur désir était que je perde pieds. Seul'ment c't'est pas ce que j'ai fait, je me suis battue, faisant face à une noblesse qui guettait la moindre faiblesse. Aujourd'hui, je brigue pour la s'conde fois le poste d'maire, et j'compte bien n'pas m'arrêter là, parc'qu'en moi y a c'te foutue flamme qui grandit et qui m'porte à aider l'peuple.
Je m'battrai toujours pour cet idéal qu'j'ai.
Elle s'arrête un instant.
J'comprends que l'conseil hésite et c'est de bon aloi. Si son désir est de n'pas m'réintégrer, j'continuerai ma route à ma façon.

Elle hocha la tête en écoutant Melina. La vie privée de la jeune femme ne l'intéressait pas plus que ça. Ce qui lui importait en tant que capitaine était que ladite vie privée, et celle évidemment de chacune des membres de l'Ordre, ne vienne jamais porter préjudice à la Commanderie.

Pas de procès tu dis? Ah bon, je croyais. 'fin j'ai le souvenir que c'était toi qui m'en avais parlé même. Je croyais qu'on t'accusait de trahison ou je ne sais quoi d'autres.

Je vais aller droit au but Melina. Ta vie privée ne m'intéresse pas en tant que capitaine d'un Ordre royal. Tout ce que je veux, c'est exactement ce pourquoi tu as toi même quitté la Commanderie un moment avant qu'on ne te demande éventuellement de le faire: ne pas faire de mal à l'Ordre si jamais ya des éclaboussures de ta vie privée.

Je n'ai plus les courriers que tu m'avais laissés en partant, mais ces mots m'avaient bien plu à l'époque, car c'est exactement ce contre quoi je protègerai toujours ce lieu: qu'aucune vie privée, et je dis bien aucune, ne vienne détruire ce qu'on a construit et reconstruit depuis des années.

Donc, le Conseil n'hésiterait pas parce que tu as eu maille à partir avec quelques-uns de tes compatriotes, tant que ça ne prend pas des proportions démesurées, mais le Conseil hésiterait si tu es éventuellement accusée ou condamnée pour trahison, d'autant plus que l'Orléanais fait partie du Domaine Royal avec qui on a une relation privilégiée.

Alors si tu me dis qu'il n'y a pas eu procès, je veux bien te croire. Et je vais transmettre ta demande de réintégration au Conseil. Et me resservir une autre de ces insipides bières que j'aime bien !

Une écoute attentive, c'est la seule chose qu'elle fait, l'esprit préoccupé,tentant elle aussi de se souvenir.
Oui le motif au vu du parlement orléanais devait être la trahison.
Le duc Alexandre souhaitait me mettre en procès, mais je n'ai eu aucune nouvelle à ce sujet, je peux vous le garantir. J'avais accepté ce procès dont je ne voulais pas en effet qu'il porte préjudice à l'Ordre.
maintenant aujourd'hui, je crois qu'il ne reste plus qu'à l'Ordre de s'enquérir auprès de l'orléanais.

je n'ai rien d'autre pour me justifier Capitaine.

La Baile hocha la tête aux dernières paroles de Melina, puis, frappant un petit coup du plat de sa main sur le bord de la table, elle se leva en souriant.

Très bien. Voilà ce qu'on va faire. Tu m'attends ici, même deux trois petites heures d'accord?

Je vais aller discuter de ton cas aussi rapidement que je peux, et je reviendrai te porter la décision collective à laquelle nous allons certainement aboutir. Tu bois autant que tu veux, c'est la maison qui paie, mais tu ne te saoules évidemment pas sinon ça l'fera pas, et surtout, surtout, tu ne bouges pas...

Elle se demanda une fraction de seconde s'il lui fallait répéter cet ordre une troisième fois, décida que non sinon il aurait fallu le répéter à chaque pas qui la rapprochait de la porte et le ridicule aurait été total, adressa un dernier sourire encourageant à Mélina et s'en alla effectivement quérir les membres du Conseil sur lesquelles elle pouvait mettre la main.

Qu'est ce que l'avenir. Certains vous diront qu'ils sont incapables de vous en parler, l'avenir est constitué de tant de variables. D'autres vous diront qu'il se construit selon votre idéalisme.
Melina est de ceux qui franchit les variables, et qui jour après jour se construit, et construit pour son idéalisme.
Aussi quand la Cap lui dit de ne pas bouger, elle a un léger sourire ; non elle ne bougera sans aucun doute pas de cette place. Elle attendra leur décision. Qu'elle soit positive est son plus grand souhait car elle a déjà trouvé en ce lieu ce quelque chose qui la rassérénait. Si d'aventure l'Ordre ne souhaite l'accepter en son sein, elle comprendra aussi. Préserver l'Ordre coule de source.
Elle prend le gobelet en main, allant le porter à sa bouche quand le " ça l'fera pas " frappe son oreille

Oui Cap je vous attends ici. ! et non Cap, j'vais pas m'saouler. Juste finir ce gob'let.

Un léger sourire, laissant la Cap aller retrouver le Conseil de l'Ordre.

Sujet: Re: D'un retour, suite en taverne Mar 1 Jan 2013 - 17:02

Et la Baile s'en revint quelques petites heures plus tard, pour retrouver une Melina qui n'avait pas bougé de sa place.

Bon et bien jeune dame, je reviens porteuse d'une plutôt bonne nouvelle. Le Conseil accepte de te réintégrer dans ton statut d'aspirante, abandonné quand tu es partie régler tes soucis en Orléans. Evidemment, il t'accepte avec les conditions qui vont avec, comme pour toutes les autres d'ailleurs. En gros, qu'en dehors de la Commanderie, tu donnes une bonne image de l'Ordre certes, mais qu'aussi tu ne sois pas impliquée dans une histoire avec une province quelconque et où les valeurs de la chevalerie seraient bafouées.

Bon et bien tu peux d'ores et déjà revenir avec moi dans la forteresse, où nous rejoindre un peu plus tard si tu dois récupérer des affaires. Tu ne repasseras pas par la case entretien avec la scribe, par contre, nous avons beaucoup de nouvelles aspirantes ou d'autres personnes qui ne te connaissent pas encore, et ce serait une bonne chose d'aller faire connaissance d'abord!

Elle était restée debout tout le long de son petit discours, puis termina par un sourire avant de fare signe à Melina de la suivre.

Sujet: Re: D'un retour, suite en taverne Mar 1 Jan 2013 - 20:35

est ce possible de n'avoir aucune pensée ? En fait non pas vraiment et ça tourbillonne l'air de rien jusqu'au moment ou la Cap revient.
Son regard se porte aussitôt sur le visage de la Cap, cherchant à mesurer ce qui l'attend mais celle-ci ne lui en laisse pas le temps.

je reviens porteuse d'une plutôt bonne nouvelle.

le mode écoutation de rigueur en marche, elle hoche doucement de la tête à chacune des paroles, consciente de la confiance que lui accorde le Conseil.
Non rien ne la fera se détourner de l'image qu'elle se doit de donner de l'Ordre.

Elle laisse finir la Cap, puis avant de la suivre pour rencontrer les autres aspirantes et bien d'autres qui ne la connaissent pas, d'un ton serein, elle rajoute.

Cap, vous pouvez être certaine que je saurai représenter l'Ordre de manière irréprochable.
Un léger sourire pour répondre à celui de Baile.

Je vous suis Cap, il est temps pour moi d'aller faire connaissance. Pour mes affaires, j'en ai quelques unes avec moi. Je pense que ce sera suffisant.

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